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SOCIOLOGIE de la REVOLUTION





1 - Evènements récents

2 - L'ouvrage






1- Les évènements récents







Manif pour tous



Ce livre reste terriblement d'actualité malgrés sa date de parution en 1969.



Comment naissent les révolutions?



(Publié le 160413 sur http://www.dominiquevenner.fr/2013/04/comment-naissent-les-revolution/)

Printemps français

C’est un sujet passionnant, très actuel et mal connu que la naissance des révolutions. Il avait été étudié par le sociologue Jules Monnerot (1908-1995) après les événements français de Mai 68 dans son livre Sociologie de la Révolution (Fayard, 1969). Travail précieux pour lequel son auteur a forgé une série de concepts applicables à toutes les situations.

S’agissant d’une étude sociologique et non d’une histoire des idées, Monnerot use d’une seule appellation, sans ignorer bien entendu tout ce qui sépare et oppose les différentes révolutions du XXe siècle, bolchevisme, fascisme italien, national-socialisme allemand, révolution de 1944, ou celle de 1968. Il estime en effet que ces phénomènes de foule relèvent de la même analyse sociologique, tout en faisant une nette différence entre révolutions de type conservatrice et révolutions déconstructrices.

Mais d’abord, Monnerot définit quelques concepts applicables à toute révolution. En premier lieu la « situation historique ». Elle est celle que l’on ne reverra jamais deux fois. C’est vrai pour 1789, 1917, 1922, 1933 ou 1968. Autre notion complémentaire : la « situation de détresse ». Elle se caractérise par des troubles non maîtrisés. La structure sociale se défait : les éléments ne sont plus à leur place.

Quand une société est stable, on y distingue des éléments sociaux normaux (« homogènes ») et des marginaux (« hétérogènes »). Les éléments marginaux sont en marge parce qu’ils y sont maintenus par la pression des éléments « homogènes ». Lorsqu’un seuil critique de bouleversement est atteint, la partie homogène commence à se dissocier. On observe alors comme une contagion de chaos.

Remarque intéressante qui s’applique aux révolutions conservatrices : « l’homogène, même en voie de dissociation, reste l’homogène ». Quand le bouleversement est radical, « du fond même de la société monte une demande de pouvoir ». Le fascisme, en 1922 ou 1933, fut par exemple une réponse à cette demande dans une société ayant un haut développement (industrie, sciences, culture). Dans une telle société, quand l’ordre s’est effondré, les éléments conservateurs (homogènes) deviennent provisoirement révolutionnaires par aspiration à l’ordre et demande de pouvoir.

Comment aboutit-on à une « situation révolutionnaire » ? Réponse synthétique de Monnerot : par carence au sommet. Une crise de régime se caractérise par une « pluralité des conflits ». Tout échappe à l’autorité du pouvoir en place, le désordre devient endémique. La société entre en « effervescence ».

L’effervescence n’est pas la révolution. Elle en est une phase, un moment, avec un début et une fin (un refroidissement) quand le milieu « n’est plus combustible ». Quand l’effervescence retombe, ce ne sont plus les mêmes qui sont aux commandes (Robespierre a été remplacé par Napoléon, Trotski par Staline, Balbo par Mussolini).

Situation révolutionnaire et effervescence font intervenir les « masses ». Ce sont des coagulations momentanées, les troupes des révolutions. Pour diriger les masses, leur donner un système nerveux, les jacobins, puis Lénine (en beaucoup plus efficace) ont conçu l’instrument du parti.

Ce que les léninistes appelaient « la radicalisation des masses », est une tendance à la politisation de catégories jusque-là conformistes et peu enclines à se passionner pour la chose publique (elles demandent surtout à l’État de faire son métier d’État). On entre alors dans une phase d’effervescence, « la société est parcourue en tous sens de réactions affectives intenses, comme les grains de limaille de fer par un courant magnétique ».

Les situations de détresse font apparaître sur le devant de la scène des élites violentes : les « hétérogènes subversifs », des irréguliers et marginaux que les barrières habituelles n’arrêtent pas. Ils contribuent à donner au mouvement sa force de rupture.

Dans une situation révolutionnaire, la carence et le besoin douloureux du pouvoir, peuvent jeter sur la voie de la révolution des éléments sociaux qui n’aspirent qu’à l’ordre. « Une heure vient où les Arditi, les jeunes lansquenets du Baltikum, les réprouvés qui le sont de moins en moins, n’apparaissent plus inquiétants, mais rassurants à la partie la plus homogène de la population. Ils semblent incarner à travers le malheur les valeurs de courage, de bravoure  et de caractère sans quoi il n’est pas de grand pays… Même ceux qui ne sont pas leurs partisans pensent qu’il faut laisser faire l’expérience. » C’est un bon résumé des situations historiques d’exception. Mais, comme le précise Monnerot, la « situation historique » est celle que l’on ne revoit jamais deux fois.

Dans la France de 2013, sommes-nous entrés dans une « situation historique » ? Pas encore, bien entendu. Mais des signes attestent que l’on peut se diriger vers une telle situation imprévue. Ira-t-elle jusqu’au bout de ses promesses ? Il est trop tôt pour se prononcer. Mais rien n’est impossible.



                                                                                                                                                                Dominique Venner

 Notes

  1. Illustration : Manifestation du « Printemps français » devant le Sénat, 12 avril 2013.
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2 - L'ouvrage:

Sociologie de la révolution



Mythologies politiques du XXième siècle
Marxistes léninistes et fascistes
La nouvelle stratégie révolutionnaire








Jusqu'ici personne ne l'avait fait : comparer les révolutions : anglaise du XVIIe siècle, française du XVIIIe, russe du XXe et dégager de l'histoire comparée ce qui constitue proprement le phénomène révolutionnaire.
Le XIXe siècle voit poindre, le XXe siècle s'imposer, le mythe d'une révolution irréversible et chronique, dont le but se confondrait avec le but de l'histoire elle-même : LA RÉVOLUTION qui a commencé en Russie ne peut plus cesser, elle finira par la victoire intégrale des révolutionnaires à l'échelle de la terre. L ‘Internationale communiste ou Komintern, dès sa fondation, est un Institut de direction, de contrôle (accélération, freinage) du processus historique.
Comme cette « révolution chronique » fait corps avec toute l'histoire de notre époque, nous avons, avec Sociologie de la Révolution - l'auteur y domine et y organise une masse prodigieuse de faits et de pensées  - à la fois une somme politique et une machine à déchiffrer les événements (par exemple, le fascisme). L'U.R.S.S., étant devenue une « grande puissance », est aujourd'hui enserrée dans un système de relations bilatérales avec les, et surtout la grande puissance avec laquelle, avec lesquelles, en fait, elle coexiste. Ainsi le nouvel empire russe, après avoir lancé la « révolution mondiale » risque de la paralyser. Ces années 1960, un renouveau de la pensée stratégique révolutionnaire vise à résoudre cette contradiction interne de la révolution.
Dans nos sociétés développées, le développement est fonction de la transmission continue des connaissances, des techniques et des valeurs. Bref, de l’ Enseignement. Il suffit de contrôler l'enseignement pour casser la transmission, maîtriser le développement, « défaire » la société. Ce que l'endoctrinement communiste chez les professeurs et dans l'intelligentsia occidentale avait commencé, les techniques de maniement des masses parmi les « étudiants » dont le nombre s'accroît, en vertu même des exigences économiques propres des sociétés développées, peuvent l'achever.
… Mais la mise en question d'un monde peut-elle épargner « la révolution » qui en était devenue comme une valeur sûre ? Etonné des carences de la sociologie — et de la politique - - françaises, face aux grands phénomènes historiques qui dominent le XXe siècle, communisme et fascisme, Jules Monnerot, qui avait été initié de très bonne heure par son père aux méthodes sociologiques de Pareto et de Mosca, qui avait étudié Marx (son diplôme d'études supérieures, à la Sorbonne, portait déjà sur L'Histoire et la Philosophie du jeune Marx avant le Manifeste communiste) fonde à 25 ans avec Georges Bataille le Collège de Sociologie. Mais voici la deuxième guerre mondiale : il est volontaire dans l'infanterie. D'octobre 1940 à août 1944, il appartient au réseau « Ceux de la Libération ».
De 1948 à la dissolution de cette formation en 1953, il siège au Conseil national du Rassemblement du peuple français fondé par le Général de Gaulle. Il est alors avec Raymond Aron et Jacques Soustelle, l'animateur de la revue Liberté de l'Esprit. De 1951 à 1957, les généraux de La Chapelle, puis Lecomte, qui dirigent l'Ecole de Guerre, appellent Jules Monnerot, dont la Sociologie du Communisme est bientôt traduite dans toutes les grandes langues de culture, sauf le russe, à y professer des leçons sur le renouvellement de la stratégie politique par le marxisme révolutionnaire au XXième siècle.
A la même époque, le gouvernement de la République fédérale d'Allemagne (Chancelier  Adenauer)  lui  demande  au cours de l'enquête qui précéda l'interdiction du parti communiste ouest-allemand, une consultation écrite sur le communisme.  En 1959, il rompt publiquement tous liens politiques avec le Général  De Gaulle . 

(Couverture Librairie Arthème Fayard 1969


Table des matières




NOTICE ET MODE D EMPLOI,


PRÉMIÈRE PARTIE : PROLÉTARIAT, CLASSES, LUTTES
DE CLASSES. 
                                                                                                                        17
1.  L'immaculée conception du prolétariat.                                                           19
2.  Radicale différence du « prolétariat » et de la « bourgeoisie »,                          31
3.  Équivoque de la notion marxiste de classe.                                                      45
4.  Combien de classes?                                                                                     47
5.  Matérialisme historique et classes.                                                                  48
6.  Classe et production,                                                                                     51
7.  Classe et propriété.                                                                                       52
8.  Si l'économique commande le politique.                                                          54
9.  La lutte des classes subit une défaite.                                                             60
10. Le pouvoir et la propriété.                                                                            64
11. Pourquoi la classe, selon Marx, est-elle le « sujet » des
     « superstructures », et non pas la race, le peuple, la culture, ou
     telle ou telle autre collectivité?                                                                       75
12.  Y a-t-il des sociétés acceptées?                                                                    86
13.  Le principe de révolte.                                                                                91
14.  Classe politique, classe dirigeante, classe dominante,
      classe possédante, élite.                                                                               94                      
15.  La formule politique.                                                                                105
16.  Marx n'explique pas l'histoire, l'histoire explique Marx.                                 111
17. Idéologie ou sociologie?                                                                              117
18. mobilité sociale.                                                                                         120
19. Les classes n'expliquent pas l'histoire, mais l'histoire
explique tes classes.                                                                                         131

20. Le complexe de Prométhée.                                                                       133

REMARQUE  LES  MOTS ET LES CHOSES                                                             139

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770                             Sociologie de la révolution


DEUXIÈME PARTIE : SOCIOLOGIE DE LA RÉVOLUTION                         145

A. RÉVOLUTION ET HISTOIRE  COMPARÉE                                                        147

1.  Les trois phases de la révolution.                                                                 147       
2.  Accélération non contrôlée de la circulation des élites.                                   170
3.  Hétérogénéité du mythe et du fait.                                                               175
4.  L'illusion eschatologique et l'illusion sceptique.                                             184
5.  Faillite  de  l'oligarchie.                                                                               194
6. De l'ordre à l'ordre ou la circularité du processus révolutionnaire.                    212

B. RÉVOLUTION ET MYTHOLOGIE COMPARÉE.                                                219

1. Le millenium sur la terre et les terreurs de l'histoire.                                     219
2.  L'événement qui coupe le temps.                                                              233
3.  L'espoir catastrophique.                                                                           249
4.  Le sauveur au livre et le sauveur au glaive.                                                260



C.   MYTHES ÉCONOMIQUES.                                                                      269

1.  La valeur-travail.                                                                                   269
2.  Le socialisme et la redistribution des ressources.                                      279


TROISIÈME PARTIE :
 
« MODE DE PRODUCTION ASIATIQUE », « PROPRIÉTÉ PRIVÉE » ET «
DESPOTISME ORIENTAL ».                                                                     295

1.  La propriété privée en Orient.                                                                  297
2.  Le féodal et le fonctionnaire : origines de nos libertés
     politiques.                                                                                               302             
3.  Avènement du socialisme ou restauration du despotisme?                           307
4.  Différences de la Russie et de l'Europe occidentale.                                   321
5.  Aventures et avatars du marxisme.                                                           336



QUATRIÈME PARTIE : LA RÉVOLUTION CHRONIQUE.                      345


1. Genèse de l'idée de révolution permanente :
    Marx, Parvus, Trotsky.                                                                          347


Table des matières                                                                                     771


2.  La révolution mondiale a commencé en Russie.                                      354
3.  Chronologie courte et chronologie longue.                                              380
4.  Le double jeu russo-communiste.                                                          392


RETOUR   EN   ARRIÈRE  : DIFFÉRENCE RÉELLE DU
 «  SOCIALISME UTOPIQUE » ET DU
 «  SOCIALISME  SCIENTIFIQUE ».    
                                                          423


CINQUIÈME   PARTIE   :   LA   THÉORIE   DE   L'IMPÉRIALISME.  
433                                                                                                                                                     


1.   Genèse et fonction de la théorie léniniste de l'impérialisme.                 435
2.  La théorie de Lénine.                                                                        443
3. La théorie de l’impérialisme explique-t-elle les
   « guerres mondiales »  Du  XX ième siècle?                                        451       
4. La théorie de l'impérialisme explique-t-elle les
    empires coloniaux?                                                                           466
5.  Impérialisme et géopolitique.                                                            474
6.  La dénivellation, ressort de l'histoire.                                                477
7.  Les différents sens du mot « impérialisme ».                                     482


SIXIÈME PARTIE : SOCIOLOGIE DES FASCISMES,                        489


1.  « Le » fascisme.                                                                             491
2.  « L'alternance des élites. »                                                              492
3.  Les situations de détresse.                                                               499
4.  Italie.                                                                                              501
5.  Allemagne.                                                                                     507
6.  Reconstitution du pouvoir et mutabilité du sacré.                               515
7.  Reconstitution du pouvoir (suite)  -  la montée du chef.                     523
8.  La démocratie incarnée : « Rex est populus ».                                  532
9.  Définition historique du fascisme.                                                    548
10.   Utilisation opérationnelle des idées.                                               564
11.  Le Fuhrerprinzip.                                                                         567
12.  Le fascisme est « mythistorique ».                                                 570
13.  Critère de sélection des thèmes.                                                     572
14.  La haine des intellectuels.                                                              578
15.  Antisémitisme.                                                                             581
16.  L'isolement du chef.                                                                     586
17.  Variables et constantes du fascisme.                                              589
18.  Fascisme et censure.                                                                    596
19; Le fascisme selon le Komintern.                                                    614


772                                                           Sociologie de la Révolution


20.  Le fascisme et l’argent.                                                               630
21.  L’antifascisme et le Front populaire.                                            636


SEPTIÈME PARTIE : LA NOUVELLE STRATÉGIE RÉVOLUTIONNAIRE.


1.  Conclusion et introduction.                                                           667
2.  De l'épuisement doctrinal au renouvellement stratégique :
I. L'usure du schéma révolutionnaire officiel.              680
II. L'occupation des centrales d'enseignement.            687
3.  Exemple historique :
     l'épisode français de mai-juin 1968.                                               714
4.  Exemple historique (suite)  : 
     l'épisode français de mai-juin 1968.                                              719     
                                                                         
5.  Possibilités présentes d'une guerre de civilisation.                           731




NOTES                                                                                             735


INDEX   ANALYTIQUE   SOMMAIRE                                                    755

INDEX ALPHABÉTIQUE DES  NOMS DE PERSONNES  CITÉS                761 -  767















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